Par Benjamin Kipoko Mbel
⚠️ Une insécurité urbaine digne des zones de confl
Les témoignages affluent. À Ngaba, une femme est enlevée à la sortie de son travail. À Masina, une famille entière est séquestrée dans sa maison pendant qu’un gang la dépouille. À Mont Ngafula, des tirs ont été entendus en pleine nuit, laissant les voisins sous le choc, le magasin Kin Marché Matete, un braquage s'est opéré faisant un mort dont un policier de garde, le dernier en date est le braquage dans la frontière entre les communes de Limete et Lemba où un homme aurait été poursuivi depuis la gare centrale jusqu'aux alentours de l’échangeur de Limete où il a été assassiné dans son pick-up 4*4. Ces exemples sont légions dans toutes les communes de Kinshasa.
Le plus troublant ? Les auteurs de ces actes sont lourdement armés, parfois même mieux équipés que la police. Des armes de guerre, des gilets pare-balles, des radios portatives… Une logistique qui soulève des interrogations sur les origines de ces groupes et leurs réseaux de soutien.
🔍 D’où viennent ces armes ? Qui orchestre ces opérations ?
Des sources sécuritaires estiment que la prolifération des armes légères issues de l’Est du pays — notamment des zones de guerre comme Rutshuru et Goma — est à l’origine de cette vague d’insécurité. Des armes autrefois utilisées par des groupes rebelles circulent désormais à Kinshasa, via des filières bien organisées, parfois avec la complicité de certains éléments des forces de défense.
« Ce qu’on voit aujourd’hui à Kinshasa, c’est une importation du modèle criminel de l’Est, explique un analyste sécuritaire. Les kidnappings contre rançon, les braquages ciblés, les réseaux armés, tout ça vient d’une culture de guerre mal contenue. »
💣 Une bombe sociale prête à exploser
Au-delà des armes, le terreau est fertile. Une jeunesse désœuvrée, sans emploi, sans avenir, devient facilement une cible pour les groupes criminels. Ajoutez à cela une corruption endémique dans les rangs policiers, un système judiciaire défaillant, et l’équation est explosive.
Kinshasa, mégapole chaotique de plus de 15 millions d’habitants, est devenue un laboratoire de l’insécurité urbaine. Un mélange dangereux de pauvreté, d’inégalités sociales et d’impunité généralisée.
🧨 Pourquoi maintenant .
Plusieurs facteurs se croisent :
Le déplacement progressif des groupes armés de l’Est vers l’Ouest du pays, dans un contexte de répression militaire et d’accords opaques.
Un contexte politique fragile, marqué par des tensions post-électorales, des luttes de pouvoir internes et une perte de contrôle sur certains pans du territoire.
Un sentiment d’abandon chez la population, qui ne croit plus aux promesses sécuritaires de l’État.
🔒 Que fait le gouvernement ?
Officiellement, des opérations sont en cours. Des unités de la police sont déployées, des rafles sont organisées. Mais pour beaucoup, cela reste insuffisant. La peur, elle, continue de gagner du terrain.
Dans les rues, les Kinois s’organisent tant bien que mal : veillées nocturnes, groupes de vigilance, réseaux d’alerte communautaires. Mais tous appellent à une réponse urgente, structurée, et surtout durable de la part de l’État.
🎙️ En attendant, la ville retient son souffle…
Kinshasa est sur une ligne de faille. Ce n’est plus une simple montée de la délinquance. C’est un basculement dans une logique de violence armée, qui, si elle n’est pas stoppée rapidement, pourrait plonger la capitale dans un chaos incontrôlable.
> « Aujourd’hui, on vit dans la peur. Pas à cause de la guerre, mais à cause de nos propres rues. »
— Témoignage d’un habitant de Limete.
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